3e journée : visite au village (1)

Samedi,  nous nous sommes rendus pour la première fois au village de Kinsi.
L’objectif de cette première visite, comme chaque année,  était de dresser le bilan de l’année écoulée,  de discuter des projets à venir et de lister les besoins urgents à prendre en charge au cours de notre mission. Nous avons ensuite visité le village pour vérifier que tout allait bien.

Ce fut donc une journée dense, mais très importante pour la suite de notre travail.

Nous avons profité de notre passage à Dapélogo pour aller voir le bâtiment en voûte nubienne dont le chantier est actuellement à l’arrêt car nous sommes en plein dans la saison des pluies.
A cette occasion, et par un heureux hasard, nous avons rencontré le président du comité de jumelage de Dapelogo, qui est à l’origine de ce projet!
Nous avons donc discuté un peu de nos projets respectifs, et ce monsieur nous a proposé d’appeler directement le maçon en charge du chantier pour que nous puissions le rencontrer mercredi lors de notre prochaine visite, prévue juste après notre déplacement à Boromo pour rencontrer les coordonnateurs du programme « voûte nubienne ».

Nous avons ensuite repris la route jusqu’au village. Une fois arrivés,  il nous a fallu attendre un long moment que tous nos interlocuteurs se réunissent, car une grosse pluie juste avant notre arrivée les avaient dispersés.
Thomas et Vanessa ont ensuite pu déguster successivement l’eau de l’étranger, un mélange d’eau, de farine de mil et de beurre de karité, et le « dolo », une bière de mil fabriquée localement et dont le goût se rapproche de celui du cidre.

Puis, lorsque le chef du village voisin, Goden, est arrivé et que les salutations et présentations d’usage, en particulier pour Vanessa et Thomas, se sont achevées, nous avons offert aux chefs des noix de cola, comme le veut l’usage.
Nous avons ensuite pu commencer à discuter et dresser le bilan de l’année écoulée.
Notre premier sujet de discussion a bien sûr été la formation d’agro-écologie financée en juillet dernier.  Les participants nous ont dit être très satisfaits,  avoir appris beaucoup de choses. Et les 20 participants s’ efforcent désormais de retransmettre ce qu’ils ont appris. Les villageois restent par ailleurs en contact avec m. Yanogo, l’agronome, qui les appelle régulièrement pour prendre des nouvelles.
Les villageois souhaitent également pouvoir suivre d’autres formations, et notamment celle concernant l’élevage de poulets. Mais là, compte tenu du gros projet de construction il faudra évaluer à quelle échéance nous pourrons financer une nouvelle formation.
Mais cette demande pourrait être une autre porte d’entrée pour l’émergence d’un marché de constructions en voûte nubienne, puisqu’il existe des plans de poulaillers en voûte nubienne.

Nous avons ensuite remis quelques cadeaux: du petit matériel de couture (petits ciseaux,  découd-vite, dés à coudre, épingles, …) pour la couturière (qui est en formation à Ouaga), des compresses et pansements pour le secouriste, et du matériel pour l’hygiène (charlottes, masques de chirurgien et gants en latex) pour l’atelier Bamisa.

Nous avons ensuite évoqué le gros projet de construction en voûte nubienne, et surtout les modalités de sa mise en oeuvre. Pour ce faire nous avons fait circuler des exemples de plans, et des photos de projets achevés.
Après nous être assurés ainsi que tout le monde était d’accord sur le choix de cette architecture,  nous avons pu évoquer la part d’investissement que les villageois étaient disposés à mettre dans le projet. Et d’emblée plusieurs d’entre eux se sont dits volontaires pour intégrer l’équipe du chef de chantier et apprendre à ses côtés, sachant qu’ils seraient rémunérés au titre de manoeuvre dans ce cadre.

Nous avons alors essayé d’évoquer un échéancier de mise en oeuvre, sans nous engager outre mesure puisque tout dépendra du coût du chantier et de notre capacité à réunir les fonds nécessaires.
Cependant, nous avons quand même pu suggérer un découpage en plusieurs phases pour ce projet:
> dans un premier temps, la construction d’un premier bâtiment en voûte nubienne de taille modeste (6m x4m) destiné à accueillir le moulin à mil communautaire. Cela permettrait de « rôder » l’équipe de construction, et d’évaluer le temps de construction du grand bâtiment.
> dans un deuxième temps, la construction du grand bâtiment principal,  destiné à accueillir l’espace de fabrication et un moulin à mil dédié, ainsi que son équipement intérieur (sol en béton, paillasses carrelées,  …)
> enfin dans une troisième phase, un second bâtiment en voûte nubienne accueillera les magasins de stockage des outils et des céréales et une cour fermée clôturera l’ensemble.
Ce phasage reste cependant évidemment à préciser avec le maçon que nous rencontrerons mercredi.

La discussion s’est ensuite poursuivie par l’expression des besoins urgents de matériel à financer, sachant que dans tous les cas nous n’avons n’avons quasiment aucun budget d’achat prévu.
Il nous est donc demandé:
> une bouteille de bétadine pour le secouriste
> une table pour le séchage des grains, du petit mil, du sucre, des lampes et un rouleau de bâche pour l’atelier bamisa
> des barriques destinées à remplacer les barriques d’eau du système de refroidissement du moteur du moulin communautaire,  car celles-ci sont percées.
> un raccord pour les tuyaux de l’une des pompes d’irrigation financées pour la formation,
> des semences de tomates et autres plantes.

Nous ne nous sommes engagés sur aucun achat, car nous devons faire un point financier au préalable.
Nous pensons cependant être en mesure de financer la table pour le séchage des grains, si possible le raccord pour la pompe et les barriques.

La discussion s’est enfin conclue avec le directeur de l’école, arrivé entre temps. Nous lui avons donc expliqué en détail le contexte particulier de la collecte « Ulule » et les contreparties que nous devons rapporter (dessins d’enfants, photos, …).
Lui de son côté nous a dit qu’il prévoyait justement de faire une réunion avec son équipe lundi, comme cela ils établiront une liste des fournitures dont ils ont besoin. Et ils essaieront d’ici notre départ d’obtenir un maximum de dessins de la part des enfants de Kinsi et Goden.
Le directeur était fier ensuite de nous annoncer les pourcentages de réussite scolaire de son école, puisque 83% des enfants ont obtenu leurs examens de fin de scolarité primaire, et 65% de ces enfants vont pouvoir intégrer le secondaire.

Après une série de remerciements appuyés et d’applaudissements, nous avons été invités à visiter le village, ce que nous allons exposer dans un second billet.

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